La neige à fait son apparition jusque dans la plaine de la Durance où sont hivernées la plupart des colonies. Les abeilles sont (enfin) au repos (forcé), pelotonnées les unes contre les autres, façon manchots empereurs. En effet, pour répondre à une question qu’on me pose souvent, les abeilles ne dorment jamais vraiment, et n’hibernent pas à la manière des marmottes. Elles se resserrent en “grappe” et se tiennent chaud grâce à des vibrations, produisant un très léger vrombissement, quasiment imperceptible depuis l’extérieur. On pense parfois trouver la ruche vide, mais un petit tapotement sur le flanc et la réponse est immédiate: le vrombissement s’intensifie brièvement, signe que la colonie est bel et bien là. On vérifie alors le poids pour s’assurer que les réserves sont encore suffisantes. Dans le cas contraire (principalement les jeunes essaims qui n’ont pas encore eu l’occasion de constituer des stocks) on apporte un petit complément sous forme de pâte sucrée, éventuellement enrichie avec du pollen. Pour les apiculteurs bio (ou en conversion comme c’est mon cas), c’est également le moment des traitements contre le varroa, le principal parasite de l’abeille), à base d’acides organiques, profitant de l’arrêt de ponte de la reine, garantissant l’efficacité de l’opération. On s’affaire également à la préparation de la prochaine saison : rangement, approvisionnement, huile de lin, gaufrage et fixation des cires sur les cadres… sans compter les travaux de la future miellerie, qui démarrent, et la commercialisation qui suit son cours notamment la vente sur les marchés. Bref, l’accalmie que j’attendais tant cet hiver est toute relative ! Mais globalement la fin de saison a été satisfaisante : Les essaims tardifs du mois d’août ont l’air de tenir le coup, peu de pertes à déplorer à ce stade, abstraction faite des quelques regroupements de ruches faibles effectués en octobre (126 colonies au dernier décompte). Ceci étant dit, c’est encore un peu tôt pour dresser un bilan, on en reparle au mois de mars!