La miellerie est en cours de création dans le nord de l’Ardèche, sur le plateau du Haut-Vivarais d’où est originaire une partie de ma famille, et où sont situés la plupart des emplacements de ruchers (acacia, châtaignier, tilleul…). Entre vallée du Rhône et Massif central, c’est un milieu relativement hostile (terres acides et drainantes, climat plutôt sec et venté…) mais qui présente une grande diversité de microclimats, et des floraisons assez bien réparties tout au long du printemps, jusqu’à la floraison des châtaignier en début d’été qui donne un miel d’une pureté à couper le souffle (belle robe rouge sombre, parfum profond dès qu’on s’approche du rucher, cristallisation très lente). Cependant ces dernières années, le manque de pluie provoque souvent une longue période de disette dès le début du mois d’août jusqu’au cœur de l’automne, et les hivers peuvent être assez rigoureux. C’est pourquoi une grande partie des ruches hivernent dans la vallée de la Durance, en quête de températures plus clémentes et de ressources en pollen. Elles vont aussi en haute Provence pour la miellée de lavandes et lavandins, assez régulière, permettant d’assurer un socle en matière de production pour nous, et des réserves conséquentes pour l’automne et l’hiver aux abeilles. A terme j’espère cependant sédentariser au maximum les ruchers, en implantant progressivement des couverts mellifères sur les quelques lopins de terre familiaux et en collaboration avec les paysans locaux (fourniture de semences, optimisation des assolements…).