Dans les pratiques quotidiennes, nous nous efforçons de tendre vers 3 grands principes qui caractérisent notre activité d’apiculture :

1-Naturelle et écologique, c’est-à-dire dans le respect de l’abeille, du consommateur, et de l’environnement. Le cahier des charges européen de l’agriculture biologique constitue une base, un référentiel minimal commun à toutes les exploitations certifiées. Il est certes imparfait et incomplet, voire sujet à interprétation, mais il me semble essentiel de le respecter, et d’aller plus loin sur certains aspects. Les 4 principes de base sont :

   – l’absence de traitement allopathiques contre varroa (usage exclusif des acides organiques, et huiles essentielles en complément éventuel)

   – Au moins 50 % de végétation naturelle ou de cultures bio dans un rayon de 3 km, et analyses systématique de tous les lots pour les miels de lavande et lavandin

   – Intrants (cire, aliments, essaims…) issus de l’agriculture biologique

   – Matériaux principalement d’origine naturelle (pas de corps de ruches ni cadres en plastique, ni de matériaux sensibles en contact direct avec les abeilles)

En outre, nous tenons à privilégier les ressources alimentaires naturelles pour l’abeille en leur permettant d’accéder de façon la plus continue possible à des ressources suffisantes en nectar et pollen. A court terme, cela implique la poursuite des transhumances entre Ardèche, pré alpes, et Provence ; et à moyen et long terme de façon sédentaire par l’implantation de couverts végétaux mellifères à floraisons échelonnées sur l’ensemble des saisons (phacélie, sainfoin, sarrasin, fruitiers, arbres à miel…). Voir “Ressources et aires de butinage”

Quoi qu’il en soit, le recours au nourrissement artificiel des colonies est strictement limité aux besoins impérieux, lorsque la colonie est menacée. Il n’est en aucun cas systématique à l’échelle d’un rucher (vérification ruche par ruche des provisions disponibles). Dans les faits, le nourrissement est quasiment cantonné aux jeunes essaims de l’année, qui n’ont pas encore les troupes de butineuses nécessaires pour assurer la survie de la colonie en période de sécheresse ou pendant l’hiver.

 

2- Artisanale et privilégiant le travail « humain » plutôt que la rentabilité à tout prix : 

Produire bio tout en répliquant les excès et aberrations d’un modèle agricole (et plus généralement le modèle économique) hyper spécialisé, standardisé et industrialisé, ne nous intéresse pas. C’est pourquoi l’activité respectera les principes suivant :

   – Effectifs de ruchers modérés (maximum 40 ruches sur chaque emplacement en production), 

   – Faible mécanisation, que ce soit dans le cadre de la production de miel, de l’extraction/conditionnement ou de la transformation (pas de camion poids lourd pour les transhumances, désoperculation manuelle des cadres, pas de chaîne d’extraction…), 

   – Vente essentiellement en direct via les marchés de plein vent (notamment paysans), dans les assos, entreprises ou magasins livrés directement, ou simplement par réseau perso/familial, afin de privilégier le contact et la convivialité, la confiance et la transparence, tout en permettant de garder une marge suffisante en évitant le recours à des intermédiaires grossistes

   – Autoconstruction (rénovation du bâtiment, outils de transfo, projet à terme d’autonomie au niveau du gaufrage des cires…) et recyclage de certains matériels quand cela est possible et souhaitable (dont les pots en verre, n’hésitez pas à les rapporter! ;-),

   – Sélection massale et élevage de reines pour les seuls besoins de l’exploitation, pas de recours systématique a l’insémination des souches, recherche de rusticité et maintien d’une diversité maximale de sous-espèces au sein du cheptel

   – Fabrication artisanale de pâtisseries et confiseries maison,à base de miel de nos ruches, et d’ingrédients essentiellement d’origine locale et non industrielle

 

3-Qualitative :

Pour élaborer de savoureux produits, irréprochables, tant sur le plan gustatif que sanitaire, un haut niveau d’exigence est de mise, que ce soit au niveau : 

   – de l’Hygiène : Le local de transformation et la miellerie sont conçus pour faciliter le nettoyage (murs, sol et plafond lessivables, évacuation des eaux par le sol, système chasse-abeille…), et un soin particulier est porté à la propreté de tout le matériel et des contenants (pots, outils d’extraction, de transfo…), aux conditions de stockage des intrants, et au respect de la séparation dans l’espace des différentes opérations d’extraction et de conditionnement.

   – de la traçabilité : chaque lot de miel correspond à une récolte sur une zone géographique donnée, les ruchers étant explicitement localisés en toute transparence auprès des organismes de contrôle, exempts de sources de pollution, et chaque miel reflète ainsi la substance florale d’un terroir.